Les jeunes leaders pensent souvent devoir faire preuve d’assurance en toutes circonstances. Qu’ils se rassurent ! Un bon leader sait aussi se montrer vulnérable, c’est-à-dire dévoiler et partager ses émotions. Ce faisant, il favorise un environnement de travail sain et ouvert, au sein duquel les employés se sentent suffisamment à l’aise pour exprimer librement leurs idées et les problèmes qu’ils rencontrent. Découvrez dans cet article comment y parvenir, ainsi que tous les bienfaits pour votre équipe.
Ce n’est un secret pour personne : la collaboration, la confiance et de bons rapports humains sont des éléments indispensables à n’importe quel environnement de travail. Cependant, en tant que leader, promouvoir ces valeurs clés est parfois difficile. En effet, pour créer ce type de culture, vous devez avant tout être honnête avec votre équipe et donc faire preuve de vulnérabilité.
Cela vous demandera de laisser libre cours à vos émotions, mais croyez-nous, chaque instant de vulnérabilité renforcera un peu plus la relation de confiance et les liens que vous entretenez avec les membres de votre équipe.
Être vulnérable, c'est montrer ses sentiments au grand jour. Dans le cadre du leadership, il s'agira de dévoiler vos émotions à votre équipe et vos collègues. Toutefois, rien ne sert d’en faire trop et de se laisser aller à pleurer ou à pousser des cris de colère à tout propos. Au contraire, les leaders vulnérables s’apparentent plutôt à des observateurs silencieux, très sensibles à l’atmosphère émotionnelle de l’endroit dans lequel ils évoluent. Vous pouvez par exemple faire preuve de vulnérabilité en confiant certaines de vos tâches habituelles aux membres de l’équipe en quête de responsabilités.
Longtemps présenté comme indésirable ou synonyme de faiblesse, cet état est aujourd'hui perçu bien différemment d'il y a une dizaine d'années, en partie grâce à Brené Brown. En effet, le discours sur la vulnérabilité de cette auteure à succès et chercheuse s’intéressant à la honte, prononcé en 2010 lors d’une conférence TED, a été visionné 58 millions de fois. Visiblement, ces mots en ont touché plus d'un, et on peut aisément le comprendre : elle a ainsi mis en lumière l'influence de cette vulnérabilité sur certaines expériences humaines clés, notamment la compassion, nos rapports avec les autres et même la joie.
La grande force de la vulnérabilité ? Elle permet de nouer des relations plus authentiques. En vous montrant tel que vous êtes, vous encouragez les autres à faire de même. Allier vulnérabilité et leadership présente les avantages suivants :
Une confiance accrue : faire preuve d’ouverture permet à votre équipe d’apprendre à vous connaître en toute authenticité. C’est en étant vous-même avec les autres, que vous les encouragerez à être honnêtes en retour et que vous renforcerez ainsi votre relation de confiance.
Une meilleure productivité d'équipe : en cas de conflit, des équipes honnêtes les unes envers les autres pourront rapidement apaiser les tensions en se montrant vulnérables et en échangeant ouvertement sur leurs besoins. Les problèmes se résolvent ainsi plus vite et le travail est accompli plus efficacement.
Un sentiment de sécurité psychologique : les bons leaders créent un environnement émotionnel sûr, afin que leurs employés puissent s’exprimer librement et être eux-mêmes.
Des employés plus audacieux : c’est un fait, la vulnérabilité fait peur. Mais en lui faisant une place dans votre environnement de travail, vous encouragerez l'audace au sein de votre équipe, qui sera disposée à prendre des risques et sera plus créative que jamais.
Comme toute compétence complémentaire, l'usage de la vulnérabilité se renforce par la pratique. Jetez un coup d’œil aux six méthodes suivantes, qui vous aideront à la développer afin de façonner davantage votre style de management.
Contre toute attente, vous devez poser des limites pour voir votre dur labeur porter ses fruits. En effet, selon Brené Brown, la vulnérabilité n'est rien sans limites. Appliquée au leadership, cette vulnérabilité reste liée à votre environnement de travail, c’est pourquoi vous devez impérativement rester professionnel.
Prenons un exemple : en ce moment, vos problèmes personnels ont légèrement tendance à nuire à votre leadership. Conscient du manque de concentration dont vous faites preuve dernièrement, vous vous dites qu'il pourrait être judicieux d’en faire part à vos collègues pour les aider à mieux cerner la situation. Qui plus est, vous ne voudriez surtout pas qu’ils voient un rapport entre votre comportement récent et leur travail. En soi, partager quelques bribes de votre vie personnelle avec votre équipe n’est pas une mauvaise chose. En revanche, vous épancher ou vous plaindre sans cesse et vous en servir pour excuser un mauvais comportement de votre part (crier sur un membre de votre équipe, par exemple) serait inconvenant.
[À lire] 15 modèles d’évaluation des performances des employés, exemples inclusAttention ! Cette vulnérabilité ne doit pas non plus se traduire pas un partage de sentiments continu. Vous devez également savoir prendre du recul au bon moment, écouter les autres et lâcher prise un tant soit peu. Un exercice particulièrement difficile pour les leaders dont on attend toujours qu’ils soient au top de leurs performances.
Grâce à l’écoute active, vous ne vous contentez pas d'entendre les propos de votre interlocuteur : vous les assimilez pleinement. Au cours de certaines conversations, vous mettre en retrait pour mieux écouter l’autre pourrait vous placer en position de faiblesse, surtout si le leader que vous êtes a pris l’habitude de se faire entendre. Mais l’avantage, c'est que vous en apprendrez plus sur votre équipe et son travail de façon à la soutenir d’autant plus efficacement.
[À lire] Écouter pour comprendre : pratique de l’écoute active, exemples inclusLes leaders ont souvent l’impression de ne jamais devoir reculer face à l’adversité. N’oubliez pas que vous restez avant tout un être humain, et qu’être vulnérable, c’est aussi montrer que vous avez parfois besoin d’un coup de main. Demander de l’aide n’est en aucun cas un signe de faiblesse, mais plutôt la preuve que vous maîtrisez votre charge de travail et connaissez votre équipe. Vos projets avancent, les retards se réduisent (puisque vous obtenez le soutien dont vous avez besoin) et la rancœur qu’occasionne parfois une surcharge de travail n’a ainsi plus lieu d’être. Sachez par ailleurs qu’à chaque fois que vous faites appel à un collègue ou à un membre de l’équipe pour vous venir en aide, vous lui donnez l’occasion d’aller de prendre des initiatives et de se responsabiliser davantage. Gagnant-gagnant.
Il en faut peu pour dépasser les limites. Trop en dire peut vite avoir un effet négatif et mettre les autres mal à l’aise ou tout simplement les faire fuir. Pour trouver le juste milieu, commencez par travailler votre vulnérabilité dans un environnement sûr, au sein par exemple d’un groupe d’amis ou de collègues. Vous pouvez également faire appel à un coach professionnel ou à un spécialiste de la santé mentale si cela vous semble plus approprié.
Être vulnérable, c’est dévoiler certains aspects plus privés de votre vie, sans pour autant devoir tout partager avec les autres. Identifiez la cause racine de ce qui vous dérange et concentrez-vous ainsi sur ce qui se passe réellement afin d’aboutir à des discussions plus productives. Pour vous ouvrir émotionnellement, vous devrez d’abord bien vous connaître afin de comprendre ce que vous ressentez et savoir ce que souhaitez partager ou non.
Un exemple : si un collègue devait s'approprier une idée que vous aviez trouvée tous les deux quelque temps auparavant, cette action déclencherait certainement chez vous une réaction émotionnelle. Au lieu de laisser cette dernière prendre le dessus (« Comment oses-tu ne pas m’inclure dans ce projet ! »), il sera bien plus constructif d’entamer une discussion à ce sujet après une petite introspection. En d'autres termes, il s’agira d’identifier ce qui vous dérange réellement dans ce type de situation. Lorsque vous saurez ce qui motive ce besoin de reconnaissance, vous aurez des échanges bien plus productifs.
L’empathie est de plus en plus considérée comme une compétence essentielle au leadership. Mais entre savoir ce que vivent les autres et le comprendre intimement au point de partager cette expérience, il y a un gouffre. Cette capacité vous permettra à coup sûr de nouer des liens plus étroits avec votre équipe.
Votre subordonné direct a pris du retard dans ses tâches habituelles ? Au lieu de laisser place à la frustration ou de remettre en cause son efficacité, faites preuve d’empathie et demandez-lui la raison de son retard et s’il a besoin d’aide. Il est possible que des événements personnels soient venus perturber son organisation ou qu’il ne sache tout simplement pas comment vous dire qu'il croule sous le travail. C’est en faisant l’effort de vous mettre à sa place lors de vos échanges que vous l’encouragerez à être honnête sur la situation et que vous pourrez plus facilement y remédier.
[À lire] L’intelligence émotionnelle : votre nouvelle prioritéComme toutes les compétences, cette capacité à se montrer vulnérable se travaille, et le jeu en vaut la chandelle : avoir ce courage fera de vous un meilleur leader, collègue et employé. Dans le cadre du leadership, la vulnérabilité n’est pas seulement l’occasion de vider son sac, c’est aussi le meilleur moyen de créer du lien avec son équipe, de l’encourager et de la soutenir.
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