Exprimer et accepter les critiques constructives

Portrait du contributeur – Julia MartinsJulia Martins
16 août 2024
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Et si l’on vous disait que vous n’êtes pas parfait ?

Évidemment, nous ne vous apprenons rien, mais ce n’est jamais agréable à entendre. Toute forme de critique est difficile à accepter, d’autant plus lorsqu’elle concerne ce à quoi nous avons passé du temps et dépensé de l’énergie : à la base, nous souhaitons tous faire du bon travail. Toutefois, les critiques sont aussi importantes que les compliments, voire plus encore. Des retours constructifs peuvent vous aider à vous améliorer et vous permettre d’atteindre de nouveaux sommets auxquels vous n’auriez autrement pas pu aspirer.

Émettre et recevoir des critiques n’a rien de facile, mais bien accueillir la critique fera de vous un meilleur employé, ami et membre d’équipe. Cet article abordera tout ce qu’il y a à savoir concernant la critique constructive et vous donnera notamment des astuces pour bien l’identifier, la formuler et l’accepter.

Qu’est-ce qu’une critique constructive ?

Avant d’expliquer comment exprimer des critiques constructives et les recevoir, commençons par identifier en quoi elles consistent. Une critique constructive vise à proposer des retours constructifs, qui s’appuient sur des exemples précis pour vous aider à vous améliorer dans un domaine. Toute critique constructive doit être faite de façon amicale, en ayant de bonnes intentions. Dans l’idéal et si l’on souhaite que celle-ci participe au développement de chacun, la personne qui formule une critique constructive devrait également être disposée à discuter des solutions potentielles et des prochaines étapes.

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À noter surtout que les critiques constructives ne sont pas des reproches et ne doivent pas être perçues ainsi. Si elles ne contiennent pas toujours que du positif, elles doivent avoir pour objectif d’aider la personne concernée à s’améliorer et non lui ruiner le moral.

Des critiques constructives et non destructrices

Certains retours présentés comme des critiques constructives sont en réalité des commentaires néfastes dissimulés. Dans ce cas, on parle de critiques destructrices. Contrairement aux critiques constructives, les critiques de ce type n’ont pas pour vocation à vous aider à évoluer dans le bon sens et à devenir une meilleure personne, un meilleur employé ou ami. Une critique destructrice est plutôt :

  • formulée comme une attaque personnelle ;

  • exprimée de façon à nuire à l’estime de soi d’une personne ;

  • formulée en public ;

  • ni spécifique ni exploitable ;

  • hypercritique ou inutilement pointilleuse.

Si vous faites face à des critiques destructrices, n’hésitez pas à y mettre le holà ou à demander son aide à un mentor. Selon la situation, vous pourrez agir en tant que mentor ou faire appel au service des ressources humaines de votre entreprise de façon à régler le problème.

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Les avantages de la critique constructive

S’il reste difficile de proposer et recevoir des critiques constructives malgré vos efforts pour prodiguer les meilleurs conseils, ne vous en abstenez pas pour autant : toute critique constructive participe à notre évolution tant au niveau personnel que professionnel, que ce soit la nôtre comme celle de la personne à qui nous communiquons des retours.

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Les critiques honnêtes ont tendance à renforcer les liens plutôt qu’à les dégrader.”
 Justin Rosenstein, cofondateur d’Asana

La pratique de la critique constructive vous permet de travailler en toute franchise et confiance. Vous n’aurez pas que des conversations agréables avec votre équipe, mais les discussions difficiles participent largement à la construction d’une équipe collaborative.

Le feedback fait partie intégrante de la culture de l’équipe Asana. Chacun de nos employés participe à un atelier de formation « Conscious Leadership Group » et a ainsi les clés pour échanger des retours de façon constructive. En outre, nos valeurs d’entreprise sont axées autour de la pleine conscience, l’authenticité, mais aussi le fait de donner et prendre des responsabilités. En cas de problème, nous faisons appel à la technique des « Cinq pourquoi » pour en déterminer la cause sous-jacente.

Toutes les entreprises ont leurs propres valeurs et pratiques, mais encourager les discussions honnêtes et constructives peut vous aider à briser les barrières qui vous empêchent de vous faire confiance, tout en vous permettant de nouer des relations plus étroites avec les membres de votre équipe et vos collaborateurs. Voici comment vous y prendre si vous souhaitez vous lancer :

11 astuces pour formuler des critiques constructives

Tout le monde peut formuler des critiques constructives. Toutefois, il est nécessaire d’aborder les séances de feedback de la bonne manière. Si vous n’avez encore jamais eu l’occasion d’émettre ce type de critiques, prenez connaissance des 11 astuces à suivre et pièges à éviter ci-après, pour un feedback utile, constructif et cordial.

1. À faire : commencer ses phrases par « Je »

En commençant vos phrases par « Je » (« J’ai l’impression… » ou « Je pense que… » plutôt que « Vous avez dit/Tu as dit… » ou « Vous avez fait/Tu as fait… », par exemple), vous exprimez votre opinion en vous focalisant sur la situation et non sur la personne dont vous parlez.

De cette façon et s’ils s’articulent autour de votre propre expérience, vos retours seront perçus comme moins personnels. L’emploi du « Je » indique clairement que vous communiquez vos pensées et opinions, et non des faits objectifs. C’est donc une bonne solution pour éviter que la personne concernée ne soit sur la défensive, une attitude récurrente face à tout type de critique qui rend les séances de feedback moins fructueuses.

Exemple de phrase en « Je »

« Je crois qu’il vaudrait mieux utiliser plus d’images sur tes slides. Parfois, je passe trop de temps à lire le texte sur la page, ce qui a tendance à me déconcentrer. Que dirais-tu d’intégrer uniquement les thèmes principaux sur chaque slide ? »

2. À ne pas faire : pratiquer la méthode sandwich

Vous avez très certainement déjà entendu parler de ce qui est peut-être la technique la plus répandue en la matière : la méthode sandwich, aussi connue sous le nom de « feedback sandwich ». Cette méthode préconise de démarrer sur une note positive, de poursuivre par une critique constructive et de finir par un nouveau commentaire positif.

Elle a beau être populaire, la méthode sandwich n’en est pas pour autant idéale lorsqu’il s’agit de communiquer efficacement des critiques constructives pertinentes. La critique constructive étant noyée dans plusieurs éléments, vous avez peu de chances de rendre ces commentaires exploitables ou de discuter des prochaines étapes. Prenez plutôt le temps de partager un feedback aussi spécifique et utile que possible, quel que soit le nombre de commentaires à faire.

3. À faire : proposer des retours exploitables

Un feedback constructif doit donner des pistes de travail à la personne concernée. Outre le fait de mettre en avant les points d’amélioration, une bonne critique constructive inclut des idées, mais aussi les prochaines étapes à suivre par votre collègue pour développer davantage ses compétences. Lorsque vous faites des commentaires, indiquez clairement que vous êtes ouvert à la discussion ou à la réflexion si cela peut aider votre interlocuteur.

Si vos retours ne sont pas exploitables, abstenez-vous de les formuler ou attendez de pouvoir proposer un angle exploitable pour les porter à sa connaissance. En l’absence de conseils exploitables, vos commentaires s’éloignent de l’aide constructive souhaitée pour se rapprocher dangereusement de la critique destructrice.

Exemple de critique constructive exploitable

« J’ai beaucoup apprécié l’idée que vous avez présentée pendant la réunion de campagne marketing. En revanche, je pense qu’elle n’a pas eu l’effet escompté dans la mesure où elle n’était pas suffisamment ancrée dans le processus. À votre place, j’essaierais de donner des exemples pertinents pour appuyer votre plan. »

4. À ne pas faire : partager vos retours en public

Même les critiques les mieux formulées peuvent être mal perçues, surtout lorsque la personne à qui vous vous adressez a passé du temps sur son travail et a mis du cœur à l’ouvrage. Vous devez ouvrir le dialogue en lui indiquant comment s’améliorer, de façon à ce que votre feedback soit constructif et pertinent.

Ce type de dialogue n’est pas possible lorsque vous partagez vos retours publiquement. Au lieu d’engager la conversation, la personne impliquée pourrait se sentir embarrassée, honteuse, voire partir du principe qu’il s’agit d’une attaque personnelle. Elle pourrait adopter une attitude défensive ou simplement passer à autre chose sans intégrer les commentaires. Prenez bien le temps de discuter de manière à ce que votre conversation soit la plus productive possible. Vous pouvez soit organiser un rendez-vous à part pour communiquer vos critiques constructives, soit profiter de vos entretiens individuels habituels pour le faire.

5. À faire : inclure des commentaires positifs, le cas échéant

La méthode sandwich n’est certes pas la meilleure solution pour faire part de vos commentaires, mais vous ne devez pas pour autant en oublier le feedback positif. Une critique constructive ne doit pas seulement exprimer des retours négatifs à un collègue, elle doit aussi lui faire part des éléments satisfaisants. Votre interlocuteur pourra ainsi s’atteler à perfectionner ses points forts tout en comblant ses faiblesses.

Exemple de critique constructive positive

« J’ai été impressionné par ton approche novatrice de la semaine dernière, en particulier ta perspective sur le feedback client. Nous n’avions pas pensé à la solution que tu as trouvée. »

6. À ne pas faire : faire preuve de fausse positivité

Cela étant, au même titre que la méthode sandwich que nous déconseillons, vous devez aussi éviter d’abuser de positivité. Les commentaires constructifs ne sont pas là pour adresser des compliments vides de sens à vos collègues, mais pour les aider à avancer et s’améliorer.

Quel que soit le type de feedback communiqué, réfléchissez-y attentivement et faites en sorte qu’il soit sincère. Dans le cas contraire, vos commentaires seront vus comme inutiles et les prochaines séances de feedback n’en seront que plus difficiles.

7. À faire : transformer ses retours en discussion

En l’absence d’échanges, les critiques constructives n’ont aucune valeur. L’utilisation de phrases en « Je » vous permet notamment de donner du feedback selon votre propre point de vue, mais le collègue à qui vous faites part de vos retours pourrait voir les choses sous un autre angle. Laissez-lui suffisamment de temps pour poser des questions qui l’aideront à comprendre votre avis et à déterminer comment s’appuyer sur vos commentaires pour s’améliorer. N’oubliez pas que les meilleurs retours sont collaboratifs et non contraignants.

Exemple de feedback constructif transformé en discussion

« J’ai l’impression que vous n’étiez pas tout à fait en phase avec notre dernier projet. Quel est votre point de vue à ce sujet ? Notre approche sur ce projet comportait-elle des zones d’ombre que vous souhaiteriez clarifier ? »

8. À ne pas faire : communiquer des retours par surprise

Partager du feedback n’est pas toujours une expérience agréable. Il peut être gênant voire déplaisant d’aviser des collègues de vos futurs retours : que faire s’ils sont sur la défensive avant la moindre discussion ou s’ils ont d’autres questions à vous poser ?

Cependant, aussi désagréables soient-elles, les séances de feedback ne devraient pas faire l’effet d’une surprise sous peine de voir se transformer un moment potentiellement dédié au développement de chacun en une expérience négative. Un collègue qui reçoit des commentaires venant de nulle part se sentira sûrement frustré, submergé, voire agressé personnellement. C’est pourquoi il est important de le prévenir qu’il s’agit d’une séance de feedback.

9. À faire : formuler ses retours en temps opportun

Une bonne critique constructive doit être communiquée suffisamment tôt après les faits, au moment où chacun a encore la situation bien en tête. Si vous attendez trop longtemps, vos commentaires pourraient perdre en pertinence et donc en utilité. Faites en sorte de partager le feedback 2 à 7 jours après.

Exemple de feedback partagé en temps opportun

« Je souhaitais revenir vers toi concernant ta présentation à la direction, jeudi dernier. J’ai trouvé tes slides très claires, mais j’aurais aimé qu’il reste plus de temps pour les questions. La prochaine fois, que dirais-tu de partager des documents préparatoires de façon à passer moins de temps sur les premières slides ? »

10. À ne pas faire : faire des retours sans réflexion préalable

S’il est nécessaire de donner son avis en temps opportun, il ne faut pas non plus le faire immédiatement, sans y avoir bien réfléchi. Par exemple, même si vous avez une soudaine « illumination » quant à d’éventuelles pistes d’amélioration pour un collègue, nous vous conseillons d’attendre au moins une journée avant de lui en parler. Il s’agit ici non seulement de vous assurer que vos remarques sont utiles, mais aussi de les exprimer de façon positive et constructive. Avant d’organiser une séance de feedback, posez-vous les questions suivantes :

  • Ce feedback aidera-t-il mon collègue à s’améliorer ?

  • Mon collègue a-t-il vraiment besoin d’en être informé ?

  • Suis-je en mesure de l’aider à réfléchir à des solutions pour s’améliorer ?

  • Le cas échéant, quelles seront les prochaines étapes à suivre par mon interlocuteur ?

11. À faire : adopter un ton et un langage corporel amicaux

Au final, vous faites ce type de commentaires dans le but d’aider votre collègue à s’améliorer. Même si le feedback à partager n’est pas agréable, prenez soin de prendre un ton léger et assurez-vous que votre langage corporel reste positif.

Au départ, vous aurez peut-être du mal à exprimer vos critiques constructives et il vous faudra certainement vous entraîner pour y parvenir de la bonne manière. Accordez une attention particulière au ton employé et prenez garde à ne pas froncer les sourcils, lancer de mauvais regards ou croiser les bras. Même si vous ne ressentez pas de contrariété, ces signaux peuvent mettre votre interlocuteur sur la défensive et rendre votre séance de feedback stérile. Si vous partagez vos retours à distance, n’oubliez pas d’activer la vidéo lors de l’appel.

Accepter les critiques constructives en 6 étapes

Vous vous êtes entraîné à exprimer des critiques constructives… mais comment faire pour bien prendre la critique dans le cas inverse ? Il est souvent très difficile d’accepter des critiques constructives sans adopter une attitude défensive. Même si dans le fond vous avez conscience du fait que la personne qui vous fait ces commentaires tente de vous aider, l’être humain a par nature tendance à se mettre sur la défensive lorsqu’il fait face à la critique, qu’elle soit utile ou non.

Espérons donc déjà que la personne à l’origine du feedback vous en ait averti à l’avance. Lorsque vous savez que vous allez recevoir des retours constructifs, vous pouvez vous y préparer sans effet de surprise.

Même si vous recevez spontanément des critiques constructives, tant qu’il ne s’agit pas de critiques destructrices, vous pouvez suivre ces six étapes pour accepter la critique avec flegme :

  1. Évitez de réagir immédiatement : face au feedback, nous avons tendance à chercher soit à nous battre, soit à fuir. Une session qui aurait dû nous être utile pourrait ainsi vite se transformer en un véritable défi jalonné de poussées d’adrénaline. Avant toute réponse, prenez une grande inspiration et résistez à la tentation de réagir, répondre ou argumenter.

  2. Le cas échéant, n’oubliez pas que toute critique constructive vous aide à vous améliorer : même si ces retours arrivent par surprise, dites-vous bien que ces critiques constructives vous sont communiquées dans votre propre intérêt.

  3. Écoutez pour comprendre et non pour répondre : lorsque l’on vous fait une critique constructive, écoutez sans formuler de réponse ou prévoir une action défensive en représailles. Gardez à l’esprit que cette personne vous exprime ces retours pour vous aider et faites de votre mieux pour l’écouter en faisant preuve d’ouverture d’esprit.

  4. Associez le feedback à votre poste et non à vous-même : nous avons l’impression que ces retours nous visent, car nous estimons que nos collègues nous critiquent personnellement. Néanmoins, dans une situation professionnelle, les critiques constructives sont liées à notre poste. Un bon feedback est rarement aussi personnel que nous nous l’imaginons et peut nous aider à mieux travailler.

  5. Remerciez la personne qui vous a fait des commentaires : il n’est jamais facile de proposer du feedback constructif. Remerciez votre interlocuteur pour toute l’énergie dépensée et ses efforts pour vous aider à vous améliorer.

  6. Posez des questions sans remettre le feedback en question : vous ne devez ni réfuter ni douter du feedback, mais vous pouvez poser des questions et discuter des pistes pour vous améliorer. Si vous n’êtes pas en mesure de poser des questions dès que vous avez reçu des critiques, cela n’est pas dérangeant non plus. Il vous suffira d’organiser une réunion de suivi pour en parler.

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Pas de collaboration d’équipe sans feedback constructif

Lorsqu’elle est bien gérée, une critique efficace peut aider votre équipe à collaborer sainement. En effet, les équipes qui travaillent le mieux ensemble sont celles qui sont en mesure de se parler ouvertement et sincèrement des choses vraies. Le simple fait d’avoir lu cet article vous aiguillera vers une collaboration et un travail d’équipe plus efficaces.

Vous souhaitez développer davantage vos capacités à travailler en équipe ? Lisez notre article sur la collaboration d’équipe.

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